Un texte intime dans lequel Aya Cissoko donne un nom à ces personnes maltraitées, humiliées, tuées puis oubliées par la France.
bon à savoir
Ce que j’en pense
Je me suis laissée tenter par Au nom de tous les tiens, après avoir écouté Aya Cissoko en parler lors d’une rencontre organisée par Overbookees. Je suis entrée dans ce livre sans savoir quoi y trouver et j’en ressors frappée par la justesse des mots de l’autrice. Mais aussi avec une liste de citations marquantes que je t’invite à découvrir.
Au nom de tous les tiens est une lettre écrite d’une mère à sa fille. Cette lettre de 100 pages retrace l’histoire de la famille maternelle et paternelle. Deux familles auxquelles la société française n’a fait aucun cadeau. L’une a quitté son pays natal pour finalement vivre le racisme et la misère, l’autre se pensait protégée par sa nationalité avant d’être victime de la Shoah.
Comme le dit Aya Cissoko, “être un enfant ne protège pas”. Cela ne protège pas de la violence des hommes, de l’humiliation que ses parents subissent, et de l’incompréhension face à une société dans laquelle on ne se sent pas la bienvenue. L’autrice étant elle-même une de ces enfants malmenées par la vie, elle a su m’embarquer dans sa révolte.
A travers ces deux histoires familiales, je n’ai pas pu m’empêcher de me questionner sur la place des populations non-blanches dans la société. Sommes-nous destinés à constamment prouver notre intégration et à subir des injustices tout en remerciant la France pour la chance qu’elle nous offre ?
Au nom de tous les tiens est un récit intime et touchant dans lequel des vies fauchées et trop facilement oubliées retrouvent leur nom et leur dignité. J’espère que la fille d’Aya Cissoko saura se saisir de cet héritage mais que toi aussi tu lui laisseras sa chance.
Intégration. Le mot est lâché ! Les corps non blancs sont perpetuellement condamnés à devoir s’intégrer encore et encore, tel Sisyphe, alors que nous sommes nés sur le territoire français.
Au nom de tous les tiens, Aya Cissoko
Au nom de tous les tiens te plaira si tu
- Veux lire un témoignage intime et sans filtre.
- N’as pas peur de te sentir indigné et énervé durant tes lectures.
- Tu souhaites te questionner sur le racisme et ses conséquences.
Synopsis
Quand Aya Cissoko était jeune, sa mère, Massiré Dansira, ne cessait de lui répéter : « Tu n’es pas l’enfant de rien ni de personne ! ».Devenue mère à son tour, l’autrice entend ici rappeler à sa propre fille ses origines ; son enfant est en effet issue d’une double lignée à l’histoire violente et douloureuse, celle de guerriers bambaras du Mali qui ont affronté la colonisation, et de juifs ashkénazes déportés à Auschwitz.
Comment calmer les brûlures de ces destins mêlés ? Il faut continuer à parler, dénoncer, lutter, ne pas cacher les difficultés de la condition noire, regarder en face les vexations subies par une mère vaillante dans un pays hostile. Il faut continuer à se battre et à interroger les hiérarchies sociales, montrer comment racisme et mépris de classe se mêlent dans une logique perverse.
Parce qu’elle a compris que l’ascension sociale, si elle éloigne de la pauvreté, ne protège pas des préjugés, Aya Cissoko ne veut oublier ni les siens, ni d’où elle vient.
Elle sait maintenant transformer en mots puissants et éruptifs, dans une ultime tentative de conciliation, une colère qui jaillit des tréfonds de son enfance.
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J’ai également lu d’Aya Cissoko
Nos Identités, celles qu’on nous impose, celles qu’on cache
C’est un recueil qui explore à travers 6 récits la construction de l’identité à l’adolescence ou au début de la vie adulte.
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