15 citations qui vont te donner envie de lire Au nom de tous les tiens

Couverture du témoignage Au nom de tous les tiens

Au nom de tous les tiens est une lettre ouverte qu’Aya Cissoko écrit à sa fille. A travers cette lettre, l’autrice raconte l’histoire tragique de deux familles. Elle redonne également un nom à ceux que la France a malmenés à cause de leur couleur de peau ou de leur religion.

Il est donc question de racisme, mais également de colère, d’incompréhension et du cercle vicieux dans lequel les victimes peuvent se terrer pour se protéger.

Mon avis sur Au nom de tous les tiens arrivent incessamment sous peu, mais en attendant, je te propose de découvrir 15 extraits qui m’ont marquée au cours de ma lecture.

S’intégrer quand on n’est pas accueilli et respecté

  1. La solitude lui pèse, sans compter qu’elle est sans cesse sur le qui-vive pour affronter les nombreux obstacles qui barrent son chemin : entendre une langue qui n’est pas la sienne et dont elle ne comprend rien, se familiariser avec un environnement fait de rues et d’immeubles bétonnés, s’habituer à des sons inconnus, à la promiscuité.

  2. Massiré Dansira tenta à plusieurs reprises de remédier à son alphabétisatisme en s’inscrivant à des cours donnés par des associations de quartier, mais l’urgence du quotidien finissait toujours par gagner la bataille.

  3. La France ignore les « rien du tout » car leurs corps sont ceux que l’on continue à exploiter.

Des citoyens de seconde zone

  1. L’état, au travers de ses institutions, a tout intérêt à ce que nous renoncions au statut de victime. Car une victime dont on ignore le préjudice subi ne peut prétendre à la réparation. Pas d’affaire, pas de responsable, pas de prise en charge : l’impunité pour les coupables.

  2. Là où la grande majorité des Blancs ont fui dès qu’ils en ont eu l’occasion et les moyens, pour ne pas se mélanger à nous. Plus tard, les Autres reviendraient prendre leur revanche en gentrifiant ces espaces qu’ils nous avaient abandonnés.

Les non-blancs devront-ils toujours se justifier ?

  1. Intégration. Le mot est lâché ! Les corps non blancs sont perpetuellement condamnés à devoir s’intégrer encore et encore, tel Sisyphe, alors que nous sommes nés sur le territoire français.

  2. La France voudrait que nous l’aimions d’un amour absolu, indéfectible, aveugle. Elle exige continuellement des gages de cette relation prétendument équitable tout en niant les conséquences de son attitude belliqueuse sur nos vies. La France veut que nous soyons sous son contrôle et à sa merci. Elle nous maltraite et s’offusque bruyamment que nous lui tournions le dos.

Le racisme se cachera toujours derrière la porte

  1. Il est impossible de monter sans cesse au front sans s’épuiser.

  2. Ma personnalité comptait peu pour ceux que nous croissions. J’étais à leurs yeux la belle femme noire au destin tragique qui fut sauvée de sa condition en s’acoquinant avec le bourgeois blanc.

  3. Mais sache que ton appartenance de classe ne te protège pas du racisme. Tout comme mon ascension sociale ne me prémunit pas du racisme.

  4. Etre un enfant ne protège pas !

L’importance des mots

  1. Les mots ont un sens à condition de les confronter à la réalité.

  2. Les mots sont un enjeu primordial : ils commandent la narration en dictant ce qu’il est permis au plus grand nombre de savoir. ils sont un instrument de pouvoir, de domination, de disqualification.

Le sentiment de honte

  1. Ma mère n’était pas ces « Autres ». Les Autres avaient en commun d’être blancs Ils parlaient correctement, sh’abillaient comme il faut et semblaient porter une attention toute particulière à leur progéniture. J’avais choisi mon camp, celui de la trahison, celui des Autres. Je voulais être ces Autres.

  2. L’idée de te remettre dans le public ne me quitte pas, malgré les années qui passent. J’éprouve de la culpabilité à l’idée d’aller à l’encontre de mes convictions. La réaction du directeur de l’établissement public dans lequel nous sommes sectorisés dut à la fois inattendue et abrupte. Il était venu parler de son école à la bibliothèque municipale où nous avons nos habitudes. C’était l’occasion de lui demander ce qu’il pensait de ton inscription dans son école. « Mieux vaut la laisser là où elle est », m’avait-il répondu…
Au nom de tous les tiens d'Aya Cissoko aux éditions du Seuil

Synopsis

Quand Aya Cissoko était jeune, sa mère, Massiré Dansira, ne cessait de lui répéter : « Tu n’es pas l’enfant de rien ni de personne ! ». Devenue mère à son tour, l’autrice entend ici rappeler à sa propre fille ses origines ; son enfant est en effet issue d’une double lignée à l’histoire violente et douloureuse, celle de guerriers bambaras du Mali qui ont affronté la colonisation, et de juifs ashkénazes déportés à Auschwitz.

Comment calmer les brûlures de ces destins mêlés ? Il faut continuer à parler, dénoncer, lutter, ne pas cacher les difficultés de la condition noire, regarder en face les vexations subies par une mère vaillante dans un pays hostile. Il faut continuer à se battre et à interroger les hiérarchies sociales, montrer comment racisme et mépris de classe se mêlent dans une logique perverse.

Parce qu’elle a compris que l’ascension sociale, si elle éloigne de la pauvreté, ne protège pas des préjugés, Aya Cissoko ne veut oublier ni les siens, ni d’où elle vient.

Elle sait maintenant transformer en mots puissants et éruptifs, dans une ultime tentative de conciliation, une colère qui jaillit des tréfonds de son enfance. 

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