Cette histoire où la victime écoutée devient la coupable parfaite ne manquera pas de te troubler.
bon à savoir
Ce que j’en pense
J’ai traversé un arc en ciel d’émotions en découvrant l’histoire de Lisa et elle m’a portée bien après avoir lu la dernière page de la Petite Menteuse.
La Petite menteuse. Le titre est provocateur. J’étais persuadée que ce serait un roman qui lancerait des discussions enflammées. C’est pourquoi, je l’ai lu avec le club de lecture D spoils club et je n’ai pas été déçue.
Dans la Petite menteuse, on est confrontée, comme le titre l’indique, à une menteuse. A 15 ans, Lisa accuse un homme d’avoir abusé d’elle. Elle a de la chance, on la croit, la machine judiciaire s’enclenche et l’homme est condamné. Le problème c’est qu’une fois majeure, Lisa avoue avoir menti, l’homme ne l’a jamais touchée.
Si ces précédentes lignes ont allumé une certaine flamme en toi, tu n’es pas seul. J’ai passé une grande partie de ma lecture révoltée et à me demander comment il était possible de mentir sur quelque chose d’aussi grave quand tant de femmes victimes peinent à se faire entendre.
Cette rage et cette incompréhension sont aussi ce qui m’a fait tourner les pages du roman aussi vite. Rien de mieux qu’un bon sujet clivant pour me maintenir éveillée.
Mais on ne rentre pas dans les clichés. Lisa n’a pas menti pour faire son intéressante ni pour se venger.
Pascale Robert Diard utilise le mensonge de Lisa pour aller plus loin. Elle confronte des générations de femmes qui ont toutes vécu le sexisme et voient le féminisme différemment.
Néanmoins, elles s’accordent sur un point : ce n’est pas facile d’être une adolescente. De vivre le premier regard insistant d’un homme ou d’être la collégienne avec une grosse poitrine.
La Petite menteuse confronte notre société post me too, et me confronte, à ces femmes qui ne sont jamais les victimes parfaites mais toujours les coupables idéales.
Ah ! Parce que c’était mieux avant, quand on ne les croyait pas ? Eh bien moi,je préfère cette époque, où on croit les filles et les femmes qui dénoncent les viols qu’elles subissent. On ne ment pas sur une affaire aussi grave. C’est impossible. Elle n’aurait jamais accusé un homme pour rien. Les femmes battues aussi retirent leurs plaintes. Et pourtant, elles sont victimes.
La Petite menteuse, Pascale Robert-Diard
tu aimeras si tu
- Peux t’accomoder d’une plume journalistique.
- Veux lire un roman qui aborde un sujet encore tabou.
- Aimes les intrigues qui se déroulent dans un tribunal.
Synopsis
A quinze ans, Lisa est une adolescente en vrac, à la spontanéité déroutante. Elle a eu des seins avant les autres filles. Des seins qui excitent les garçons.
Mais Lisa change et devient sombre. Elle semble en permanence au bord des larmes. Acculée par ses professeurs, elle finit par avouer. Un homme a abusé d’elle, plusieurs fois.
Les soupçons se portent sur Marco, un ouvrier venu faire des travaux chez ses parents. Marco n’a jamais été longtemps avec une femme. Il a essayé les hommes. Il boit trop. Il écrit des lettres rageuses pour sa défense, pleines de points d’exclamation. Sans hésitation, Marco est condamné à dix ans de prison.
Lors du procès en appel, Lisa est majeure. Elle débarque dans le bureau d’Alice, une avocate de la petite ville de province. « Je préfère être défendue par une femme. »
C’est comme cela que tout a commencé.
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